Il s’est occupé de moi, beaucoup, longtemps. Avec sa bouche, avec ses mains. J’en voudrais plus, lui aussi. Il dit : « Zut, je n’y arrive pas. Désolé. Pas encore… »
J’essaie de l’aider, de le rassurer, de l’exciter. Je lui demande : « de quoi aurais-tu besoin? »
Il cherche, il n’est pas sûr. Il me regarde, presque gêné. « C’est pas que je n’en ai pas envie, hein… j’ai vraiment envie. Mais parfois, même avec l’envie, ça ne vient pas. Pas toujours. Pas tout de suite. »
Je lui souris, je l’apaise. Et une fois de plus, je pense : je les aime, ces hommes qui ne bandent pas. Pas toujours. Pas tout de suite.
Ceux qui, dévoilés, mis à nu, après quelques instants de séduction, des heures de sexe ou des années de couple, m’offrent leurs impuissances passagères en même temps que leur désir profond. Ceux dont le corps, un moment étranger à lui-même, les révèlent soudain, négatif troublant de ce qu’ils ne voulaient pas voir. Privés de cette « virilité » dont on leur a appris un peu vite qu’elle les définit, qu’elle mesure leur valeur, qu’elle les fait “hommes”. Contraints d’accepter, de vivre enfin au grand jour leurs doutes, leurs failles, leurs fêlures intimes. Contraints d’imaginer d’autres gestes, de poser d’autres mots. D’inventer, en somme, une autre manière d’être au monde. De se réinventer. Enfin.
J’aime les hommes qui ne bandent pas. Parce que, lorsqu’ils y parviendront de nouveau, ils ne seront plus les mêmes.
Ou au contraire, on sera toujours mêmes, quoi qu’il arrive?
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Peut-être 🙂
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Moi aussi je les aime . Quand bien même ils ne banderaient jamais plus . Et ce texte la aussi je l’aile beaucoup .
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